위베르 아켕의 『다음 에피소드 Prochain Épisode』의 가족로맨스 연구javascript:void(0)

Abstract

Hubert Aquin, écrivain québécois engagé pour l'indépendance de son pays, a été arrêté le 5 juillet 1964 pour port d'armes illégal et vol de voiture. Il plaide la «dépression suicidaire»et est enfermé à l'Institut Albert-Prévost. Lors de son séjour à l'hopital psychiatrique, il rédige son premier roman, Prochain Épisode publié en 1965. L'auteur y établit un parallèle entre son histoire personelle, marquée par une crise identitaire avec celle de Québec. Ainsi,pour combler la distance entre son rêve de révolution et la réalité, faite d'impuissance et d'échecs répétés, il crée un roman familial en y mêlant aveu autobiographique et récit fictif.

Le narrateur de Prochain Épisode évoque des soulèvements avortés, le Boston Tea Party et la révolution de Genève, celle des Provences-Unies des Pays-Bas etc., qui ont été le prélude à la révolution triomphante. En les superposant à ceux de Québec, il modifie et embellit l'histoire québécoise qui n'a vu que des échecs depuis la défaite catastrophique à Abraham.

Par cette insertion des révoltes québécoises dans une généalogie des révolutions, il déplace,déforme et enfin s'invente un passé glorieux pour ses ancêtres.

Les Patriotes, pères soulevés du Québec, évoquant la réalité des colonisés ne peuvent pas être un modèle de l'identification pour le narrateur. Celui-ci a peur d'être castré comme patriote, père symbolique dont le phallus est cassé. En proie à la hantise de la castration symbolique, il invente l'histoire d'un père ruiné, incarné par lui-même, ayant abandonné ses enfants.

La hantise du phallus castré chez le narrateur démontre paradoxalement son désir de pouvoir. C'est pourquoi il est fasciné par César et les conquêrants anglais comme les généraux Colborne et Wolfe. Ceux-ci représentent le père primordial tout puissant qui interdit au fils tous les plaisirs tout en en jouissant lui-même sans limite. Ferragus aussi l'envoûte par son pouvoir et ses mimétismes, ses dédoublements. Mais ce qui incarne Ferragus n'est pas lui, mais son ennemi à abattre qui le séduit mortellement. Ainsi les ennemis jouent dans l'inconscient du narrateur le rôle de l'idéal du moi.

Le roman entier est composé du récit de la poursuite du narrateur pour abattre son ennemi Heutz, mais jusqu'à la fin le meurtre ne s'accomplit jamais. Le fils peut accéder au symbolique en acceptant le Nom du père après la parricide. Mais le fait que le narrateur ne connaisse jamais le vrai nom du père - est-ce Heute, Heutz, von Ryndt, Saugy ? - signfie la forclusion de celui-ci qui conduit la pulsion à la Chose représentée par son amante K. C'est la fusion avec K, ultime objet de la poursuite du narrateur, qui permettra de parvenir à la jouissance.